L’évaluation avait été commandité pour de raison de redevabilité face aux bénéficiaires et aux bailleurs, d’apprentissage au regard des défis et obstacles rencontrés depuis sa mise en œuvre, et pour l’orientation stratégique afin de contribuer à l’élaboration du Plan stratégique du pays qui en 2018.
L’évaluation a été conçue pour évaluer le programme pays selon les critères suivants : la pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité. L’évaluation avait porté principalement sur 2 des 4 composantes du programme : la composante 1 sur l’alimentation scolaire et la composante 2 sur les filets de sécurité alimentaire (FSA). Pour des raisons de contraintes budgétaires, la composante 3 sur la nutrition et la composante 4 sur le développement des capacités face aux risques de catastrophe n’avaient que très peu - ou n’avaient pas du tout - été mises en œuvre. À la demande du PAM, seule la pertinence de ces deux dernières composantes avait été évaluée.
Les principales conclusions de l'évaluation sont les suivantes :
- Le Programme de Pays est globalement pertinent et répond à des besoins identifiés des populations vulnérables. Cependant, la pertinence de certains aspects du programme, notamment le renforcement des capacités, l’approche hommes-femmes et les modalités de transfert de la composant 2 (FSA), sont à renforcer
- En plus de meilleur financement, les deux facteurs majeurs qui pourraient contribuer à amplifier l’efficacité des programmes sont une coordination plus poussée entre les différents acteurs et un meilleur développement des capacités institutionnelles de l’État
- L’efficience du programme a été variable selon les composantes, mais de manière globale, elle a été largement affectée par la réduction importante du budget
- Les bénéficiaires rencontrés ont été unanimes à déclarer avoir ressenti un impact sur leur vie au moment de la mise en œuvre des programmes. Le manque d’indicateurs rend difficile toute mesure de cet impact dans la durée
- Malgré les efforts de coordination entre le gouvernement et le PAM durant ces quinze dernières années, la durabilité du programme est menacée, principalement par le désengagement financier, et, par conséquent, technique et institutionnel, du gouvernement et par la faible mise en œuvre des activités du PAM liées au développement des capacités. De manière générale, les communautés n’envisagent pas la continuité des programmes sans la présence du PAM
Les principales recommandations sont les suivantes :
- Continuer à plaider auprès du gouvernement du Congo pour de nouveaux engagements politiques et financiers en faveur des programmes d'alimentation scolaire et de filets de sécurité alimentaire.
- Poursuivre les efforts pour que le gouvernement s'approprie techniquement les programmes d'alimentation scolaire et de sécurité alimentaire afin d'assurer la durabilité des activités.
- Intensifier le lien entre la production locale et les cantines scolaires et devrait reconsidérer la conditionnalité post-transfert et la modalité de transfert en espèces dans le cadre du programme FSA.
- Le BP du PAM doit intégrer davantage les questions de genre dans ses programmes.
- Développer des partenariats avec d'autres agences des Nations unies, des organisations non gouvernementales nationales et internationales et des associations locales pour créer des synergies autour de son activité d'alimentation scolaire.